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L'incendie de la Commune et ses suites

Le 26 mai 1871, l’incendie du Palais de Justice, allumé par les insurgés de la Commune, ravage une grande partie des bâtiments : la salle des Pas-Perdus et l’ancienne Grand’Chambre sont détruites, de même que la Cour d’assises et une grande partie des locaux abritant la Cour de cassation et les archives judiciaires. La bibliothèque des avocats n’est pas épargnée : les deux tiers de ses ouvrages et de nombreux manuscrits sont réduits en cendres. Présents sur les lieux au moment du sinistre, le Bâtonnier Edmond Rousse et le bibliothécaire Nicolas Boucher ne peuvent qu’assister à l’effondrement dans les flammes de la salle dédiée aux réunions du Conseil de l’Ordre ; une chaîne humaine permet cependant de sauver plusieurs milliers d’ouvrages. Quelques mois plus tard, le Bâtonnier Rousse évoque ces heures sombres dans un discours mémorable lors de la rentrée du barreau.  

L’Ordre lance un appel à la générosité des avocats et des amis du barreau qui est rapidement suivi d’effet. En l’espace de quelques années, les collections d’ouvrages sont en grande partie reconstituées : le catalogue imprimé en 1880-1882 compte déjà plus de 9800 notices, couvrant les matières les plus variées. Plus que jamais, la bibliothèque apparaît comme le patrimoine de tous les avocats, mais aussi comme un témoignage spectaculaire de la capacité du barreau à se relever des épreuves que l’histoire lui inflige : recréée vingt ans après sa disparition en 1791, la voici qui renaît pour ainsi dire de ses cendres après le désastre de 1871. Ce nouveau départ connaîtra un prolongement logique avec la création, quelques années plus tard, des locaux qui forment aujourd’hui encore le cadre familier où évolue le barreau contemporain.

De part et d’autre d’une évocation par l’image des ravages provoqués par l’incendie, deux portraits vous invitent à aller plus loin dans la connaissance de cet épisode crucial de l’histoire : le Bâtonnier Edmond Rousse fut un témoin direct du drame de mai 1871 dont vous lirez un récit détaillé par l’avocat Jules Fabre. Georges Marjolin, ancien magistrat et bibliophile avisé, incarne et rappelle très légitimement la générosité et la discrétion exemplaire des nombreuses personnalités, avocats et autres, qui ont offert à la bibliothèque sinistrée d’inestimables richesses. Ces bienfaiteurs ont permis à l’établissement de faire face aux exigences de l’heure, mais aussi  de rassembler et de conserver pour les générations suivantes de remarquables témoignages de leurs goûts et de leurs passions.  

 
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