Déjà lauréat du concours d’éloquence du barreau de Toulouse (il est le deuxième secrétaire de sa promotion), Monnerville décide de passer le concours de la conférence du stage du barreau de Paris. Cette épreuve constitue alors un élément majeur de la formation du jeune avocat, qui doit répondre par l’affirmative ou par la négative à une question de droit.
Le candidat Monnerville répond ainsi en 1924 aux questions suivantes : « Un jeune homme peut-il exiger des ayants droit de sa fiancée décédée la remise des lettres qu’il lui avait adressées ? » (il répond oui) ; « La mise à l’index d’ouvriers, par un patron, résultant de l’envoi d’une circulaire aux autres employeurs, constitue-t-elle un quasi-délit, alors que cette circulaire ne contient aucun terme blessant ni injurieux à l’égard des ouvriers ? » (il répond non).
À l’issue du concours annuel, Monnerville est l’un des douze lauréats (sur dix fois plus de candidats) de la promotion 1924-1925, dans une promotion qui comprend deux bâtonniers (René-William Thorp et Jean Mirat, ce dernier décédé avant d’entrer en fonctions), un dominicain (André Perret), un professeur de faculté (Robert Le Balle), un auteur dramatique (Jean Nohain) et quatre parlementaires (Thorp et Monnerville ainsi que Marc de Molènes et Roger Sarret). En sa qualité de secrétaire de conférence, Monnerville pose à son tour des questions de droit aux candidats parmi lesquels sa promotion doit désigner ses successeurs.
Lorsque ses responsabilités politiques l’éloignent du barreau, Monnerville n’en demeure pas moins très attaché à la Conférence. Il préside ainsi l’association des anciens secrétaires (1964-1965) et vient régulièrement à la séance solennelle de rentrée, saluer la nouvelle promotion et remettre un prix à l’un des lauréats ; Monnerville a toujours été attentif à la jeunesse du barreau et considérait la Conférence comme une institution aussi originale que nécessaire pour mettre en valeur les représentants les plus éloquents des nouvelles générations.
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